" ... Placée sur la route de Bisk'ara (Biskra) à El-Arouat (Laghouat), Bou-Sâada est une étape importante du commerce caravanier et une halte des tribus méridionales qui viennent s'y approvisionner des grains du Hodna, des huiles de Kabylie. Il s'y tient tous les jours un grand marché à Rahbat En Nouader, le marché des meules à fourrage, place extérieure et principale de la ville. Dans le quartier adjacent se trouve Rahbat el-l'ham (le marché de la viande)...
... Les Ouled Ahmed y apportent du sel de la grande Sebkha de Hodna et du lac Zar'ez. Ce sel, généralement acheté par les Ouled Selama, est ensuite revendu et colporté sur les marchés d'Aumale jusqu'en Kabylie. Beaucoup de gens des Beni Abbés, de la Medjana apportent de l'huile, qu'ils vendent ou troquent contre des laines...
Sous Les Arcades Du Marché.
... Vers le mois de mai, on voit descendre les montagnards des confédérations Kabyles du Jurjura. Ces laborieux artisans apportent les produits de leurs industries : de grands plats, des charrues et des cuillères en bois, des sabres flissa, de la bijouterie des Yenni, des figues et des olives; ils échangent ces marchandises contre des toisons....
... Les tribus du Sud, que leur ventre attire dans le Tel, selon un proverbe arabe, viennent acheter des grains et des dattes, et vendre des moutons et des laines...
... Les étoffes de laine, couvertures, tapis, burnous, haïks tissés à Bou-Sâada, jouissent d'une grande réputation. Dans toutes les maisons, les femmes travaillent à confectionner ces beaux produits, fort recherchés dans le Tel...
... Il y a aussi à Bou-Sâada une cinquantaine de commerçants de la grande confédération des Beni M'zab: ils font un grand commerce de détail et professent le Kharijisme...
... La population juive se livre exclusivement au commerce; le plus grand nombre exerce la profession d'orfèvre .... Une place leur était spécialement réservée dans le quartier d'El A'goub...
... Voici les noms des tribus qui, en diverses saisons, fréquentent le plus assidûment le marché de Bou-Sâada :
Ouled Naïl, Sidi Brahim, Sidi Ziane, Khaled, Slimane, Bouserdjoun, Aïssa, Amara, Amer, Fradj, Hadi, Dhim, Sidi H'amia, Sidi Sliman, Mah'di, Selama ; ainsi que : Adaoura, Souama, M’tarfa, Haouamed , Beni Abbès"...
Extraits de la Revue Afrcaine : 01 Janvier 1862.
Notice sur Bou-Sâada (province de Constantine)
Page : 46 - 61.
Marché Couvert de Bou-Sâada.
. La Fouara de Bou-Sâada.
. La plus historique de toutes les fontaines de Bou-Sâada est celle qui trônait au niveau de la place centrale de la ville (place des martyres), ex place du Colonel Pein, appelée par les Bou-Sâadi El Fouara "الفوارة". Ce monument de 5 à 6 mètres de haut était composé de grands blocs de pierres taillées, et agrémenté sur ses quatre cotés par des acrotères et des corniches dans sa partie supérieure. Sur chacune des quatre façades, l’eau légèrement saumâtre coulait par la gueule d’une tête de lion en bronze. Cette eau était utilisée beaucoup plus pour les ablutions et le lavage que pour se désaltérer. Cette fontaine représentait le point de rencontre de toutes les classes sociales et de toutes les communautés. La veille du souk hebdomadaire qui se tenait le mardi, les marchands arrivaient de tous les environs et dressaient leurs tentes et leurs étales aux pieds de cette fontaine.
Elle fut rasée après l'indépendance de l'Algérie, et remplacée, il y'a une quinzaine d'années par une monument similaire dont le charme n'équivaut en rien à celui de la fontaine d'antan.
. Le Café Djazwa ou Café Turc.
La préparation du Café Djazwa commence par le choix du type de café. L'eau est bouillie sur le feu, puis mélangée au café et au sucre dans un récipient en cuivre dit "djazwa". On refait bouillir tous ces composants ensemble avant de servir avec une herbe spécifique à la région de Bou-Sâada appelée Djertile "الجرتيل".
La majorité des cafés préparant ce type de boissons se trouvent au niveau de la rue Fakai Lamouri comme le café des amis el Djazwa "مقهى أحباب الجزوة", le café de la brise et le café nassim.
👉👉👉