La Ville actuelle de Bou-Sâada est composée d'un tissu traditionnel "le ksar", du second quartier planifié sous forme d'un tissu colonial, et enfin d'un lotissement plus récent.
Le premier noyau de la ville qui subsiste jusqu'à ce jour est un quartier typique érigé au moyen âge qu'on appelle Ksar Bou-Sâada. Ce village s'étage sur une colline et descend doucement en amphithéâtre incliné vers l'oued Bou-Saâda. Cette situation à proximité de la rivière en a fait un site naturellement défensif. La morphologie du Ksar Bou-Sâada obéit à l’architecture typique des ksour du Sud algérien, avec le souci permanent de prémunir la cité et ses habitants des effets d'un climat particulièrement rude, été comme hiver.
Le Ksar Bousâada est organisé autour de la première mosquée érigée dans ces lieux, à savoir la mosquée Sidi Thameur ou mosquée Nakhla. Il est composé de maisons de briques de terres crues et séchées au soleil, construites autour du noyau de la ville en un tracé irrégulier suivant la topographie du terrain et s'arrêtant aux barrières naturelles infranchissables.
Ses ruelles sont d’une forte inclinaison, étroites et sinueuses sous forme d'un labyrinthe. Elles sont composées de passages couverts permettant la circulation des habitants, mais également les services de propreté de ville qui est assuré comme à la Casbah d'Alger à dos de Bourricots.
Le Ksar Bou-Saâda était entouré d'une épaisse muraille avec des portes gardées qui se fermaient à la tombée de la nuit pour ne s'ouvrir que le lendemain avec le lever du soleil. Les habitants de la ville se préservaient ainsi d'une attaque nocturne effectuée par surprise et, des rapts de troupeaux.
Maison Rempart Située au Côté du Chemin Caravanier dans l'Extrémité Nord-Est du Quartier Mouamines.
Le Ksar Bou-Sâada est divisé en plusieurs quartiers correspondant aux différentes fractions tribales y ayant habitées. Certains de ces quartiers "حارة" ont conservé les noms des fondateurs.
Harate Ouled Attig "حارة أولاد عتيق" qui est considéré comme le premier quartier construit autour de la mosquée Sidi Thameur ou Nakhla.
Harate Achacha "حارة العشاشة" qui est avoisinant au quartier Ouled Attig et qui fut construit au profit des élèves de Sidi Thameur.
Ensuite Harate Zokoume "حارة الزقم", Harate Chorfa "حارة الشرفة" descendants de Sidi Slimane "سيدي سليمان", Harate Mouamine "حارة الموامين" qui est considéré comme le plus grand quartier du Ksar et composé des fils de Mimoune des Oulad Amer, venus du Sahara (entre Ouargla et Tougourt), Harate Ouled Hmida "حارة أولاد حميدة", et Harate Sidi-Harkat"حارة سيدي حركات".
Chaque quartier avait sa propre mosquée, sa fontaine et ses traditions.
Harate Ouled Attig "حارة أولاد عتيق"
Harate Achacha "حارة العشاشة"
Harate Mouamine "حارة الموامين"
Harate Chorfa "حارة الشرفة"
Cimetière Sidi M'hamed Ben Brahim ou est Enterré l'Emir El Hachemi fils de Abdelkader El Djazaïri.
. Les Nouvelles Portes de Bou- Sâada.
Le Ksar Bou-Sâada était composé à l'époque de douze portes tant intérieures qu'extérieures. Certaines de ses portes séparaient les quartiers "حارة" de l'extérieur du Ksar, et d'autres séparaient les quartiers même du ksar. Ces portes permettaient aux habitants de se barricadait soigneusement. Elles furent enlevées durant la colonisation française.
Actuellement, le vieux ksar de Bou-Sâada est entouré de plusieurs arches nommés portes, comme la Porte d'Alger sur l'axe Bou-Sâada - Alger, la Porte Rahbate el Beide "رحبة البيض" du même nom que l'ancien marché du centre ville "سوق رحبة البيض", ou la porte Agbate el Houmous "عقبة الحمص". Il paraîtrait que le nom de cette partie de la ville (Agbate el Houmous) proviendrait du fait qu'un jour un habitant portant un sac de pois chiches le fit tomber à cet endroit. Le quartier prend alors le nom des pois chiches.
. Bab el Makhfiyates "باب المخفيات" ou "باب ليهود : porte des juifs" donnait accès sur l'ancien quartier juif de Bou-Sâada "المخفيات" ex rue Rouville. Cette communauté composée à l'époque de 800 personnes a quitté la ville après l'indépendance de l'Algérie. Les israélites étaient administrés par un rabbin qui leur rendait justice. L'ancienne synagogue fut transformée en un institut pour malentendants.
Photo Ancienne : Rue Rouville.
Les juifs de Bou-Sâada n'ont pas dérogé à la règle. Leur métier principal étant le commerce, notamment le commerce de gros comme le textile. Quatre magasins de gros se trouvaient au niveau de la rue Rouville "المخفيات". Ils appartenaient aux familles Sellem et Chicheportiche.
La communauté juive exerçait également dans le commerce de l'or, comme les familles Ben Touba "بن توبا", Ben Shalom "بن شالوم", et Moshi ben Laayani "موشي بن لعياني". Ils étaient également présents dans la quartier Agbate el Houmous "عقبة الحمص".
. Les Skifat de Bou-Sâada.
Les skifates ou skifa du Ksar Bou-Sâada (sâbat à Alger) sont des passages couverts construits par les habitants du vieux ksar. Ils peuvent marquer l’entrée dans un espace privée et intime, généralement composé de membres d’une même famille. Ce type de tunnel se termine généralement par une impasse. Ces skifates sont assez longues, sombres, et fraîches. Le bois utilisé pour recouvrir le plafond du passage couvert est le genévrier (العرعار). Ce dernier présente l’avantage d’être résistant à la portée et aux moisissures.
Le deuxième type de skifat est le tunnel reliant deux habitations séparées par une voie. Ce type de tunnel est généralement construit au-dessus d’une rue, entre deux maisons à façades opposées et rapprochées. Il peut être le résultat d’une alliance entre deux voisins, assurant ainsi un petit habitat pour le jeune couple au dessus du tunnel.
. Les Fontaines de Bou-Sâada.
La ville de Bou-Sâada est pourvue de nombreuses fontaines. Ces points d'eau que l'on trouve un peu partout dans la ville portent le nom du quartier ou ils ont été édifiés comme Ain Harate el Achacha "عين حارة العشاشة", ou Ain el Mouamines "عين الموامين". Ils peuvent également porter le nom de personnes pieuses comme Ain Sidi Attia "عين سيدي عطية", ou Ain Sidi Thameur "عين سيدي ثامر".
Ain Sidi Attia "عين سيدي عطية".
Ain el Mouamines "عين الموامين".
" Malgré tout l'intérêt que peut présenter cette médina, la majorité des habitations se sont effondrées, ou sont à l'état d'abondant. En l'absence de contrôles rigoureux effectués par les autorités, les habitants ayant reçu des aides pour réhabiliter leur maisons à l'identique ont utilisé ces apports à d'autres fins ou pour agrandir les bâtisses, dénaturant totalement la vielle ville de son caché ancestrale..... Bien dommage".
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