Bou-Sâada, la Cité du Bonheur.


Surnommée « Cité du Bonheur », ou encore « Porte du Désert » en raison de sa proximité du littoral algérien, l'Oasis de Bou Saâda (Bou Saada ou Boussada : بوسعادة ), est située à 241 km au sud-est d'Alger. Elle est limitée au Nord par la wilaya  de Bouira et Bordj Bou Arreridj, au Sud par Djelfa et Biskra, à l′Est par  Batna et a l’Ouest par Médéa et Blida

Cette commune fait partie de la wilaya de M'sila et s'étend sur une superficie totale de 255 km². Elle est bordée par les communes de Ouled Sidi Brahim (أولاد سيدي ابراهيم), de Houammed (الحوامد) de Tamsa (تامسة), et d'Oultem (ولتام)


L'Oasis et le K'sar de Bou-Sâada sont situés, à 560 mètre au dessus du niveau de la mer, entre la limite Sud du Hodna et les confins des Ouled Nail. Elle est entourée au Nord et à l'Est par de larges dunes de sables, au Sud par le Djebel M'saad et à l'Ouest par le Djebel Kerdada, d'une altitude d'environ 15O m au-dessus de la rivière. 

Pendant l'été, la ville reçoit le vent chaud du sud-ouest souvent mêlé de sirocco étouffant, alors qu'elle est balayée des vents froids et secs, de nord-est en hiver.

Point de Vue de la Ville de Bou Sâada : A partir du Fort de l'Horloge. 


Bou-Sâada est traversée par deux rivières : l'Oued Maitar "وادي ميطر "qui sépare l'ancienne ville de la nouvelle, et l'Oued Bou-Sâada "وادي بوسعادة" appelé parfois dans sa partie supérieure Oued R’mel ou la rivière de sable, qui la sépare à l'est des jardin de palmiers adossés à la montagne. 



👉👉👉

Les Origines de l'Oasis de Bou-Sâada : Hstoire ou Légende.


. Bou-Saâda fut habitée dès les temps préhistoriques comme l'atteste les nombreux vestiges découverts au bord de l'Oued Bou-Saâda, datant de l'ibéromaurusien allant de 25 000 à 10 000 ans avant le présent.

. La période préromaine se caractérise par une présence de Gétules nomades.

. Le site de Bou-Sâada fut une colonie romaine avant d'être une ville. Il constituait ainsi un lieu de transit pour les légions se rendant sur les limites méridionales du limes. 

Des voies romaines passaient non loin de Bou-Sâada, ou un fort romain fut édifié. Les ruines de ce dernier furent recouvertes lors de la construction du Fort Cavaignac durant l'occupation française.


Maints auteurs évoquent également l'éperon barré du Selat (Qalaat Diab El Hilali) dit Billard du Colonel Pein durant la colonisation française, qui jouait un rôle de sécurisation des troupes impériales se dirigeant vers le sud ou y revenant.


Certains habitants de Bou-Sâada avancent également que le puit de la mosquée Sidi Thameur aurait des des origines romaines.




Les Origines Musulmanes.

La première légende raconte que : 

"Dans la nuit des temps, une immense et désastreuse sécheresse ait décimé une grande partie de la population saharienne dont les rescapés s'éparpillèrent alors vers le Nord à la recherche d'une autre nature moins hostile. Quelques familles épuisées, à demi-mortes de faim, aperçurent des palmiers au loin. Elles s'abattirent sur les rives de l'oued qui traversait cette oasis, se désaltérèrent, se baignèrent, firent boire leurs moutons squelettiques, leurs ânes efflanqués, leurs chameaux aux bosses devenues flasques, puis elles levèrent les yeux pour remercier Allah d'avoir mis fin à leurs souffrancesMohamed (sala allahou aaliyhi wa salam) aime qu'on le vénère. 


Quand il vit qu'à la vie retrouvée, on associait ses louanges, il hâta la maturité des fruits. Et les regards des nomades rencontrèrent de lourds régimes de dattes pendant aux palmiers, des oranges et des grenades mûres à point. Les nomades tendirent les mains, se rassasièrent et plantèrent leurs tentes au bord de l'oued. Mais ils n'oubliaient pas les membres de leur tribu dispersés dans les sables, à la recherche d'un lieu accueillant. Ils firent une ample provision de dattes, emplirent les guerbas d'eau fraîche et repartirent vers le sud. Ils ravitaillèrent les affamés, et les épuisés en leur indiquant de la main la direction de l'oasis et en criant : « Courage, là-bas, le Père du bonheur vous attend et vous accueillera comme ses fils. »".

Père du bonheur... Bou-Saâda ! Et le nom resta.


La Seconde légende dit que : 

 " Un certain Bel Ouacha, homme de grande tente de la tribu des Bedarna, occupait depuis longtemps les immenses terrains qui s’étendent du Hodna méridional jusqu’aux montagnes des Oulad Nail, lorsque vers le VIème siècle de l’hégire, un Chérif, nommé Sliman ben Rabia, originaire du Saguiat-el-Hamra, en Moghreb el Aksa, vint camper aux pieds du Djebel M’saad, à Ayoun Defla . Peu de temps après, il fut rejoint par un taleb vénérable qui avait fait de savantes études dans les Zaouïa et les Medressa de FezSidi Thameur, ainsi s’appelait ce lettré, s’arrêta près des pierres taillées, vestiges d’anciennes constructions nazaréennes. Le Mogrébin, séduit par l’abondance de la rivière et la limpidité de la fontaine, chassa les chacals qui demeuraient dans les roseaux et aidé par les gens de Sidi Sliman, il pétrit des briques, se construisit une maison, puis s’adonna à la contemplation et à l’étude des livres. 


Quelques nomades des Oulad Nail et des Oulad Madhi visitèrent ce saint homme, dont la réputation de science et de justice ne tarda pas à s’étendre jusqu’à M’sila et au-delà. Des jeunes gens, avides de profiter du savoir de Sidi Thameur, se réunirent autour de lui, et leurs habitations formèrent le noyau d’une ville. Les terrains furent achetés aux Bedarna qui cédèrent tous leurs droits moyennant quarante-cinq chameaux et quarante-cinq chamelles


Au moment où se terminait la mosquée, Sidi Sliman et Sidi Thameur cherchèrent ensemble un nom à donner à la cité naissante.  Ils se mirent d'accord pour baptiser le nouveau village du nom du premier être vivant qu'ils apercevraient au lever du soleil. Ce fut un chien, échappé d'une caravane, que sa maîtresse appelait : « Saâda... Saâda... » C'est-à-dire : « Bonheur ». Ainsi naquit Bou-Saâda Père du Bonheur

L’oued Ben Ouas changea son nom contre celui de la ville nouvelle. Plusieurs autres familles, notamment celle de Sidi Atya, originaire du Maroc, quelques-unes des Oulad Bou-Khaltan de M’sila, vinrent se joindre aux premiers. Sidi Azouz, père de la fraction de Zérom vint de d’Aghouat, peu de temps avant la mort de Sidi Thameur... Les autres fractions de la ville (les Oulad Si Harkathles Achacha, les Oulad-Atik) descendent de Sidi ThameurLes Chorfa ont Sidi Sliman pour père".

Le complément de l'histoire sur le lien suivant : 

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5688564s/f52.item

Bon à Savoir : 

Bou-Saâda, n'a été occupée définitivement par les Français qu'à la fin de 1849.

👉👉👉

Le Vieux Ksar de Bou-Sâada.


La Ville actuelle de Bou-Sâada est composée d'un tissu traditionnel "le ksar", du second quartier planifié sous forme d'un tissu colonial, et enfin d'un lotissement plus récent. 

Le premier noyau de la ville qui subsiste jusqu'à ce jour est un quartier typique érigé au moyen âge qu'on appelle Ksar Bou-Sâada. Ce village s'étage sur une colline et descend doucement en amphithéâtre incliné vers l'oued Bou-Saâda. Cette situation à proximité de la rivière en a fait un site naturellement défensif. La morphologie du Ksar Bou-Sâada obéit à l’architecture typique des ksour du Sud algérien, avec le souci permanent de prémunir la cité et ses habitants des effets d'un climat particulièrement rude, été comme hiver. 

Le Ksar Bousâada est organisé autour de la première mosquée érigée dans ces lieux, à savoir la mosquée Sidi Thameur ou mosquée Nakhla. Il est composé de maisons de briques de terres crues et séchées au soleil, construites autour du noyau de la ville en un tracé irrégulier suivant la topographie du terrain et s'arrêtant aux barrières naturelles infranchissables. 

Ses ruelles sont d’une forte inclinaison, étroites et sinueuses sous forme d'un labyrinthe. Elles sont composées de passages couverts permettant la circulation des habitants, mais également les services de propreté de ville qui est assuré comme à la Casbah d'Alger à dos de Bourricots.


Le Ksar Bou-Saâda était entouré d'une épaisse muraille avec des portes gardées qui se fermaient à la tombée de la nuit pour ne s'ouvrir que le lendemain avec le lever du soleil. Les habitants de la ville se préservaient ainsi d'une attaque nocturne effectuée par surprise et, des rapts de troupeaux. 

Maison Rempart Située au Côté du Chemin Caravanier dans l'Extrémité Nord-Est du Quartier Mouamines.


Le Ksar Bou-Sâada est divisé en plusieurs quartiers correspondant aux différentes fractions tribales y ayant habitées. Certains de ces quartiers "حارة" ont conservé les noms des fondateurs.

Harate Ouled Attig "حارة أولاد عتيق" qui est considéré comme le premier quartier construit autour de la mosquée Sidi Thameur ou Nakhla.

Harate Achacha "حارة العشاشة" qui est avoisinant au quartier Ouled Attig et qui fut construit au profit des élèves de Sidi Thameur.

Ensuite Harate Zokoume "حارة الزقم", Harate Chorfa "حارة الشرفة" descendants de Sidi Slimane "سيدي سليمان", Harate Mouamine "حارة الموامين" qui est considéré comme le plus grand quartier du Ksar et composé des  fils de Mimoune des Oulad Amer, venus du Sahara (entre Ouargla et Tougourt), Harate Ouled Hmida "حارة أولاد حميدة", et Harate Sidi-Harkat"حارة سيدي حركات". 

Chaque quartier avait sa propre mosquéesa fontaine et ses traditions.

Harate Ouled Attig "حارة أولاد عتيق"


Harate Achacha "حارة العشاشة"


Harate Mouamine "حارة الموامين"


Harate Chorfa "حارة الشرفة"


Cimetière Sidi M'hamed Ben Brahim ou est Enterré l'Emir El Hachemi fils de Abdelkader El Djazaïri.



. Les Nouvelles Portes de Bou- Sâada.

Le Ksar Bou-Sâada était composé à l'époque de douze portes tant intérieures qu'extérieures. Certaines de ses portes séparaient les quartiers "حارة" de l'extérieur du Ksar, et d'autres séparaient les quartiers même du ksar. Ces portes permettaient aux habitants de se barricadait soigneusement. Elles furent enlevées durant la colonisation française.

Actuellement, le vieux ksar de Bou-Sâada est entouré de plusieurs arches nommés portes, comme la Porte d'Alger sur l'axe Bou-Sâada - Alger, la Porte Rahbate el Beide "رحبة البيض" du même nom que l'ancien marché du centre ville "سوق رحبة البيض", ou la porte Agbate el Houmous "عقبة الحمص". Il paraîtrait que le nom de cette partie de la ville (Agbate el Houmous) proviendrait du fait qu'un jour un habitant portant un sac de pois chiches le fit tomber à cet endroit. Le quartier prend alors le nom des pois chiches. 



Bab el Makhfiyates "باب المخفيات" ou "باب ليهود : porte des juifs" donnait accès sur l'ancien quartier juif de Bou-Sâada "المخفيات" ex rue Rouville. Cette communauté composée à l'époque de 800 personnes a quitté la ville après l'indépendance de l'Algérie. Les israélites étaient administrés par un rabbin qui leur rendait justice. L'ancienne synagogue fut transformée en un institut pour malentendants. 


Photo Ancienne : Rue Rouville.


Les juifs de Bou-Sâada n'ont pas dérogé à la règle. Leur métier principal étant le commerce, notamment le commerce de gros comme le textile. Quatre magasins de gros se trouvaient au niveau de la rue Rouville "المخفيات". Ils appartenaient aux familles Sellem et Chicheportiche.

La communauté juive exerçait également dans le commerce de l'or, comme les familles Ben Touba "بن توبا", Ben Shalom "بن شالوم", et Moshi ben Laayani "موشي بن لعياني". Ils étaient également présents dans la quartier Agbate el Houmous "عقبة الحمص".



. Les Skifat de Bou-Sâada.

Les skifates ou skifa du Ksar Bou-Sâada (sâbat à Alger) sont des passages couverts construits par les habitants du vieux ksar. Ils peuvent marquer l’entrée dans un espace privée et intime, généralement composé de membres d’une même famille. Ce type de tunnel se termine généralement par une impasse. Ces skifates sont assez longues, sombres, et fraîches. Le bois utilisé pour recouvrir le plafond du passage couvert est le genévrier (العرعار). Ce dernier présente l’avantage d’être résistant à la portée et aux moisissures.  


Le deuxième type de skifat est le tunnel reliant deux habitations séparées par une voie. Ce type de tunnel est généralement construit au-dessus d’une rue, entre deux maisons à façades opposées et rapprochées. Il peut être le résultat d’une alliance entre deux voisins, assurant ainsi un petit habitat pour le jeune couple au dessus du tunnel.


Les Fontaines de Bou-Sâada.

La ville de Bou-Sâada est pourvue de nombreuses fontaines. Ces points d'eau que l'on trouve un peu partout dans la ville portent le nom du quartier ou ils ont été édifiés comme Ain Harate el Achacha "عين حارة العشاشة", ou Ain el Mouamines "عين الموامين". Ils peuvent également porter le nom de personnes pieuses comme Ain Sidi Attia "عين سيدي عطية", ou Ain Sidi Thameur "عين سيدي ثامر".

Ain Sidi Attia "عين سيدي عطية".


Ain el Mouamines "عين الموامين".


Malgré tout l'intérêt que peut présenter cette médina, la majorité des habitations se sont effondrées, ou sont à l'état d'abondant. En l'absence de contrôles rigoureux effectués par les autorités, les habitants ayant reçu des aides pour réhabiliter leur maisons à l'identique ont utilisé ces apports à d'autres fins ou pour agrandir les bâtisses, dénaturant totalement la vielle ville de son caché ancestrale..... Bien dommage".  

👉👉👉

Bou-Sâada, Ancien Carrefour du Commerce.


" ... Placée sur la route de Bisk'ara (Biskra) à El-Arouat (Laghouat)Bou-Sâada est une étape importante du commerce caravanier et une halte des tribus méridionales qui viennent s'y approvisionner des grains du Hodnades huiles de Kabylie. Il s'y tient tous les jours un grand marché à Rahbat En Nouader, le marché des meules à fourrage, place extérieure et principale de la ville. Dans le quartier adjacent se trouve Rahbat el-l'ham (le marché de la viande)... 

... Les Ouled Ahmed y apportent du sel de la grande Sebkha de Hodna et du lac Zar'ez. Ce sel, généralement acheté par les Ouled Selama, est ensuite revendu et colporté sur les marchés d'Aumale jusqu'en Kabylie. Beaucoup de gens des Beni Abbés, de la Medjana apportent de l'huile, qu'ils vendent ou troquent contre des laines... 

Sous Les Arcades Du Marché.


... Vers le mois de mai, on voit descendre les montagnards des confédérations Kabyles du Jurjura. Ces laborieux artisans apportent les produits de leurs industries : de grands plats, des charrues et des cuillères en bois, des sabres flissa, de la bijouterie des Yenni, des figues et des olives; ils échangent ces marchandises contre des toisons....

... Les tribus du Sud, que leur ventre attire dans le Tel, selon un proverbe arabe, viennent acheter des grains et des dattes, et vendre des moutons et des laines... 

... Les étoffes de lainecouverturestapisburnoushaïks tissés à Bou-Sâada, jouissent d'une grande réputation. Dans toutes les maisons, les femmes travaillent à confectionner ces beaux produits, fort recherchés dans le Tel...


... Il y a aussi à Bou-Sâada une cinquantaine de commerçants de la grande confédération des Beni M'zab: ils font un grand commerce de détail et professent le Kharijisme... 

... La population juive se livre exclusivement au commerce; le plus grand nombre exerce la profession d'orfèvre .... Une place leur était spécialement réservée dans le quartier d'El A'goub...

... Voici les noms des tribus qui, en diverses saisons, fréquentent le plus assidûment le marché de Bou-Sâada 

Ouled NaïlSidi BrahimSidi ZianeKhaledSlimaneBouserdjounAïssaAmaraAmerFradjHadiDhimSidi H'amiaSidi SlimanMah'diSelama ; ainsi que : AdaouraSouamaM’tarfaHaouamed , Beni Abbès"...

Extraits de la Revue Afrcaine : 01 Janvier 1862.
Notice sur Bou-Sâada (province de Constantine)
Page : 46 - 61.

Marché Couvert de Bou-Sâada.



. La Fouara de Bou-Sâada.

La plus historique de toutes les fontaines de Bou-Sâada est celle qui trônait au niveau de la place centrale de la ville (place des martyres), ex place du Colonel Pein, appelée par les Bou-Sâadi El Fouara "الفوارة". Ce monument de 5 à 6 mètres de haut était composé de grands blocs de pierres taillées, et agrémenté sur ses quatre cotés par des acrotères et des corniches dans sa partie supérieure. Sur chacune des quatre façades, l’eau légèrement saumâtre coulait par la gueule d’une tête de lion en bronze. Cette eau était utilisée beaucoup plus pour les ablutions et le lavage que pour se désaltérer. Cette fontaine représentait le point de rencontre de toutes les classes sociales et de toutes les communautés. La veille du souk hebdomadaire qui se tenait le mardi, les marchands arrivaient de tous les environs et dressaient leurs tentes et leurs étales aux pieds de cette fontaine.


Elle fut rasée après l'indépendance de l'Algérie, et remplacée, il y'a une quinzaine d'années par une monument similaire dont le charme n'équivaut en rien à celui de la fontaine d'antan.



Le Café Djazwa ou Café Turc.

La préparation du Café Djazwa commence par le choix du type de café. L'eau est bouillie sur le feu, puis mélangée au café et au sucre dans un récipient en cuivre  dit "djazwa". On refait bouillir tous ces composants ensemble avant de servir avec une herbe spécifique à la région de Bou-Sâada appelée Djertile "الجرتيل". 

La majorité des cafés préparant ce type de boissons se trouvent au niveau de la rue Fakai Lamouri comme le café des amis el Djazwa "مقهى أحباب الجزوة", le café de la brise et le café nassim.


👉👉👉

L' Ancienne Maison Bou-Sâadi.


De couleur ocre, les maisons Bou-Sâadi s’intègrent harmonieusement à l'environnement qui les entourent. Elles sont généralement adossées les unes aux autres, en formant un plan compact, irrégulier et dense ne laissant entres elles que des ruelles étroites (2 à 2.5 m de large) et sinueuses sous forme d'un labyrinthe, faisant de la vielle médina une zone sans voitures. Une telle organisations permet la protection des rayons solaires intenses et des vents de sables. 

Ces habitations sont construites sur des fondations composées de pierres, permettant ainsi de lutter contre l'érosion. Les murs sont épais et composés de matériaux spécifiques à savoir la pierre ou la brique d’argile (toube). L'épaisseur des murs varie de 40 à 60 cm

Ces demeures sont généralement hautes, composées d'un rez-de-chaussée surmonté d'un étage ou même deux étages pour les maisons remparts (quartier Mouamines). Les toits des maisons sont bordés  de merlons décoratifs à chaque angle.

Maison de Hamza El Alia.



Visite d'une Maison en Cours de Rénovation : Maison Mohamed Gana.

On accède à la maison à partir d'une porte principale. Celle-ci est composée de deux couches de planches de bois superposées. La première couche interne servant d'assise est formée de planches épaisses, et disposées de façon verticale. La seconde couche externe, joue un rôle décoratif. Les planches de bois sont beaucoup plus fines et disposées d'une façon diagonale

Verrou Ancien, Porte d'Entrée, et Cheminée Traditionnelle.


Les chambres sont allongées comme celles de la Casbah d'Alger. Les meubles de rangement sont intégrés aux murs des chambres. L'existence de petites fenêtres carrées de 50 cm de côté à peine, fermées, en été, et ouvertes le reste de l'année pour les besoins de l'aération, contribue à optimiser cette capacité d’isolation thermique. Le plancher du toit est réalisé avec du bois de genévrierde palmier et d’autres arbres ayant les mêmes propriétés, et est recouvert d’une couche de terre étalée sur toute sa surface. 


On accède à l'étage supérieur à partir d'un escalier rudimentaire composé de bois recouvert d'une couche d'argile, formant des marches grossières pas très régulières. Sous l'escalier se trouve généralement un grenier servant à stocker les denrées alimentaires. 


Très Ancien Lit Balancelle.


Même Type d'Escalier : Tableau Tisseuses à Bou-Säada (Gustave Guillaumet : Entre 1840 et 1887)


L'étage supérieur peut être pourvu d'un petit balcon ne dépassant pas 1 mètre de longueur. 

"Malheureusement, la plupart des habitations sont tombées en ruine notamment durant ces dernière décennie". 

👉👉👉

Les Mosquées de Bou-Sâada.


1. La Mosquée Nakhla. مسجد النخلة     

La Mosquée Sidi Thameur "مسجد سيدي ثامر" (par rapport au nom de la première personne qui a songé à construire la mosquée), ou Mosquée Nakhla "مسجد النخلة" (par rapport au très vieux palmier planté dans la cour de la mosquée), ou Mosquée du ksar "مسجد القصر" (car elle serait construite sur les ruines d'un palais ou centre militaire romain) ou Mosquée el Attik "الجامع العتيق" (car c'est la plus ancienne mosquée de la ville) est le noyau autour duquel fut construit la médina de Bou-Sâada. 

Cet édifice est considéré comme la plus ancienne mosquée de Bou-Sâada. Sa construction remonterait selon les références historiques, à 1394 ap.jc (795h), grâce à trois saints dont Sidi Mohamed ben Thamer ben Idriss "سيدي محمد بن ثامر بن إدريس الأكبر", qui aurait suggéré à Sidi Slimane la construction d'une mosquée  après que la zaouia ne soit plus capable de contenir les élèves.  Il lui murmure : "Nous avons besoin d'une mosquée qui nous rassemblerait dans les cinq prières quotidiennes et qui organiserait les prières du vendredi  "إننا في حاجة إلى مسجد يجمعنا في الصلوات الخمس ونقيم فيه صلاة الجمعة". 


La Mosquée Sidi Thameur est de type architecture islamique. La construction de l'édifice fut réalisée avec des matériaux de base, durables et résistants à savoir le bois de l'olivierle bois de palmiersle bois de genévriersl'argilela chaux, et la pierres.

Cet édifice religieux fut classé mosquée nationale et historique par le ministère des Affaires religieuses et des Dotations en 1993. Elle a été également reconnue par l'UNESCO comme monument arabe et islamique

.صورة لمخطوط شجرة سيدي ثامر بن محمد الليتي قدس الله سره.


Accès  la Salle de Priére.


Fronton de la Porte.


Accès à la Mosquée et aux Habitations.


La Source d'Eau.



2. La Mosquée Abdou Allah Ben Messaoud. مسجد عبد الله بن مسعود

La Mosquée Abdou Allah Ben Messaoud مسجد عبد الله بن مسعود est située dans le quartier des Mouamines, pas loin du musée Nasredine dinet. Cet édifice fait partie des plus grandes mosquées de Bousaada avec un minaret quadrangulaire visible de toute la ville. L'entrée de la mosquée est décorée de 13 arcs en accolade. La salle de prières est surmontée de plusieurs dômes et demi dômes. Je n'ai pu trouvé malheureusement aucune information relative à la construction de la mosquée.


Minaret de la Mosquée.



3. La Mosquée Chikh Mohammed El Bachir El Ibrahimi  مسجد الشيخ محمد البشير الابراهيمي.

Cette mosquée fut construite en 1973 dans un style inspiré des Mosquées Ottomanes à Istanbul,  combinant à la fois des éléments architecturaux appartenant aux écoles islamique et byzantine.  Cet édifice religieux fut baptisé au nom de l'un des fondateurs de l'Association des Oulémas Musulmans Algériens à savoir Mohamed Bachir El Ibrahimi (1889 - 1965). 

Elle est l'œuvre de l'artisan talentueux Hadj Messaoud Al-Qualaiti (Ibn Zeyan) (1916-2002). Ce dernier n'est jamais rentré à l'université, mais avait un grand talent dans l'ingénierie des silos et des dômes. Hadj Messaoud Al-Qualaiti est également à l'origine de la construction du minaret de la mosquée Abdelhamid Ben Badis (Oulad hmida) en 1942, et la restauration de certains sites El Hamel.


La mosquée Chikh Mohammed El Bachir El Ibrahimi. est composée de deux minarets hexagonaux, qui se dressent aux deux coins de la façade principale de la mosquée. Chaque minaret possède trois beaux balcons. La salle de prière est surmontée 12 dômes et demi-dômes qui se chevauchent de manière ascendante avec d'élégantes gravures et décorations, et de larges ouvertures qui permettent à l'air et à la lumière de passer de manière très douce dans la mosquée.


4. La Mosquée Chorfa est située au niveau de la rue Mohamed Gana de Harate chorfa.


👉👉👉